lundi 23 septembre 2024

Le Dernier Bain de Gustave Flaubert

 





Le dernier bain de Gustave Flaubert

Régis Jauffret

Paru le 4.03.2021

Chez Seuil

336 pages







Résumé

Conçu à la mi-mars 1821 d’un coup de reins que j’ai toujours eu quelque peine à imaginer je suis né le mercredi 12 décembre à quatre heures du matin. Il neigeait sur Rouen, une légende familiale prétend que ma mère se montra si stoïque pendant le travail qu’on pouvait entendre tomber les flocons sur les toits de la ville. Quant à moi, je serais bien resté quelques années de plus dans le ventre à l’abri de l’imbécillité du monde.
Désespéré de naître j’ai poussé un atroce hurlement. Épuisé par mon premier cri je semblais si peu gaillard qu’on attendit le lendemain pour me déclarer à l’état civil car si j’étais mort entre-temps on en aurait profité pour signaler mon décès par la même occasion.
Le 8 mai 1880 au matin Gustave Flaubert prit un bain. Il décéda peu après dans son cabinet de travail d’une attaque cérébrale sans doute précédée d’une de ces crises d’épilepsie dont il était coutumier. Allongé dans l’eau il revoit son enfance, sa jeunesse, ses rêves de jeune homme, ses livres dont héroïnes et héros viennent le visiter. Il se souvient d’Élisa Schlésinger, la belle baigneuse de Trouville qui l’éblouit l’année de ses quinze ans, de Louise Colet dont les lettres qu’il lui adressa constituent à elles seules un chef-d’œuvre mais aussi de l’écrivain Alfred Le Poittevin qui fut l’amour de sa vie.







" Il mourrait dignement . Pas dans la précipitation. Il lui fallait prendre son temps. Sa mère l'avait porté 9 mois avant de le laisser naître, il n'allait pas s'échapper de l'existence en courant. Une vie devait être maçonnée comme un roman. L'agonie devait durer, avoir des pleins, des déliés, des fortissimo, des modérato cantabile. D'ailleurs il se sentait mieux. Il se plaça au centre de la pièce et poussa un hurlement solennel pour faire écho à la gueulante qu'il avait poussée en sortant du ventre. Le début de la vie, le début de la mort. "







MON AVIS







 " Il mourrait dignement . Pas dans la précipitation. Il lui fallait prendre son temps. Sa mère l'avait porté 9 mois avant de le laisser naître, il n'allait pas s'échapper de l'existence en courant. Une vie devait être maçonnée comme un roman. L'agonie devait durer, avoir des pleins, des déliés, des fortissimo, des modérato cantabile. D'ailleurs il se sentait mieux. Il se plaça au centre de la pièce et poussa un hurlement solennel pour faire écho à la gueulante qu'il avait poussée en sortant du ventre. Le début de la vie, le début de la mort. "






 

MON AVIS


8 Mai 1880, le matin, à Croisset,  

Gustave se meurt "doucement et longuement " dans son bain, devant sa fenêtre qui donne sur la Seine.

Gustave  se meurt  dans un délire schizophrénique, dans un délire post-mortem, entouré de ces personnages et de ceux qui ont fait sa vie.

Gustave se meurt,  il parle beaucoup trop, dans une confusion totale, avec une vulgarité obscène voir scatologique, avec une profusion de vocabulaire soit très ancien soit trop moderne. Cette logorrhée a nuit à ce dernier bain, comme sa servante, j'ai quitté la pièce !

Ce bain m'a amusé au départ, puis comme l'eau refroidissait certainement, je me suis lassée et ennuyée, pour finalement me laisser tout dépitée, voir dégoutée.

Ce bain me présente un Gustave lubrique, épileptique, syphilitique, pédophile, égocentrique, prétentieux  et orgueilleux qui aurait écrit par distraction. Pourtant avec tendresse j'ai suivi la jeunesse de Gustave et avec compassion ses crises d'épilepsie mais ses frasques sexuelles m'ont laissé de glace. Je suis partie prendre une douche pour me laver de toute cette saleté verbale.


Le récit alterne entre les souvenirs personnels de Gustave et ses interactions imaginaires avec ses créations littéraires. 

Le roman se compose de trois sections : la première est écrite à la première personne, la seconde à la troisième personne, et la dernière partie, intitulée "le chutier", est imprimée dans une typographie difficile à lire. Un chutier, dans le domaine audiovisuel, est un contenant utilisé pour rassembler les fragments de pellicule non utilisés. Dans le contexte littéraire, cela pourrait signifier une section contenant des éléments écartés ou des idées non développées. L'utilisation d'une police illisible peut être une tentative de l'auteur de représenter le concept de pensées inachevées ou de défier le lecteur à chercher plus profondément pour trouver un sens.

 

Le style littéraire utilisé par l'auteur peut parfois être source de frustration, notamment lorsqu'il se caractérise par des phrases alambiquées et interminables, qui s'étendent sur de nombreuses lignes sans fin apparente. Cela peut rendre la compréhension ardue et fastidieuse, comme en témoignent les phrases de dix-huit lignes à la page 183 et de vingt-deux lignes à la page 190. De plus, l'usage d'un vocabulaire désuet, échappé des pages d'un dictionnaire ancien, ou au contraire, d'un langage trop moderne et anachronique, peut sembler inapproprié pour un personnage tel que Gustave. Ces choix stylistiques peuvent détourner le lecteur du sens véritable du texte et nuire à l'immersion dans l'œuvre, ou dans le bain !

 

Il est rare que je déconseille un livre, car chaque ouvrage peut trouver son lecteur. Cependant, après une lecture attentive, je dois admettre que ce livre particulier ne répond pas aux critères que l'on attend généralement d'une œuvre enrichissante. Trop d'eau sale gâche le bain,  aussi je ne le recommanderais pas comme lecture prioritaire.



CITATIONS

 

- Le temps est une cheminée.
Il brûle nos jours comme des papiers, nos années comme des cahiers.


 

Le roman était une dictature où il enfermait des innocents.


 

Un défunt ne prend pas la peine de se manifester pour reproduire wikipédia. Je vous donne ici des phrases de mon cru dont le plus souvent vous ne trouverez trace ni dans mes œuvres ni dans ma correspondance ni d'une façon générale dans aucune archive.

 



ALLONS UN PEU PLUS LOIN 



Tableau de René Thomsen - 1897 - représentant la maison de Gustave Flaubert à Croisset, elle donne sur la Seine. Le pavillon que l'on devine à gauche servait de cabinet de travail à Gustave. 

 

 

 



Définition de CHUTIER : 

 Un chutier, dans le domaine audiovisuel, est un contenant utilisé pour rassembler les fragments de pellicule non utilisés. Dans le contexte littéraire, cela pourrait signifier une section contenant des éléments écartés ou des idées non développées.



Sépulture  de Gustave au cimetière monumental à Rouen, pour une visite virtuelle, suivre le lien et cliquez sur vidéo https://flaubert.univ-rouen.fr/qui-%C3%A9tait-flaubert/dossiers-documentaires/lieux/lieux-de-m%C3%A9moire/visite-virtuelle-de-la-tombe-des-flaubert/





Tout savoir sur Gustave, voici un site où vous trouverez sa correspondance, ses manuscrits, des photos, lire ses oeuvres :https://flaubert.univ-rouen.fr/


 

 ET APRES ?

 

  •  Lire ou/et voir Don Quichotte de Cervantes que son père lui disait : "J'ai su par cœur des passages entiers de cet ouvrage avant de savoir lire. Ils se sont alors évaporés de ma mémoire comme si désormais c'était le rôle du papier de s'en souvenir "

 

  •  Lire ou/et voir  Madame Bovary

 

  •  Allez à Trouville, à Croisset et à Rouen 

  

  • Contactez  l' Association des Amis de Flaubert et de Maupassant, s/c Hôtel des Sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, 76000 Rouen



 


 

 




 



 




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